Note de la Rédaction de Rwanda News Agency

 

La Commission Nationale Indépendante chargée d'enquêter sur le rôle de la France dans le génocide de 1994 au Rwanda vient de lancer la série des auditions publiques des témoins, une opération que se déroulera en deux phases ; la première portant sur les témoins de contexte, et la deuxième sur les témoins des faits.

 

L'Agence Rwandaise d'Information/Rwanda News Agency (ARI-RNA) se propose d'en faire une couverture spéciale, grâce à la présence permanente de trois correspondants dans la salle des Conférences de la Primature où se tiennent les auditions. Déo Mungongo produira des dépêchés en Français, Fred Mwasa des dépêches en Anglais, et Privat Rutazibwa des compte-rendu de synthèse et d'analyse sur les auditions de chaque journée.

 

ARI-RNA souhaite à tous ses lecteurs bonne réception de cette édition spéciale qui paraîtra quotidiennes « RNA News », de même que dans son hebdomadaire Grands Lacs Hebdo pour de extraits significatifs.

 

Rwanda/ Génocide

 

« La France connaissait la planification du génocide   mais a choisi de camoufler la réalité », selon un témoin.    

 

Kigali, 24 octobre (ARI) - Dans sa déposition devant la Commission Nationale Indépendante d'Enquête sur l'implication de la France dans le génocide de 1994 au Rwanda qui débute ce mardi la phase des auditions publiques, l'ex-Ambassadeur du Rwanda à Paris, Jacques Bihozagara, a affirmé que la France savait que le génocide était planifié mais que ce pays a choisi de camoufler la réalité, a établi l'Agence Rwandaise d'Information (ARI).

 

En appui à son argumentaire, Jacques Bihozagara a d'abord évoqué la rencontre en 1992 entre Paul Dijoud, Directeur Afrique au Quai d'Orsay (siège du Ministère des Affaires étrangères de la France), et la délégation du Front Patriotique Rwandais(FPR) conduite par l'actuel Chef de l'Etat rwandais Paul Kagame. Cette dernière se trouvait à Paris sur invitation des autorités françaises au motif que ces dernières voulaient chercher une solution au problème du Rwanda alors en guerre.

 

« Vous devez déposer les armes, demander l'amnistie et nous allons négocier par la suite les conditions de votre entrée au gouvernement. Si vous ne   déposez pas les armes, vous trouverez tous les vôtres déjà exterminés à votre arrivée à Kigali», avait dit sèchement Paul Dijoud à ses hôtes. A la fin de l'entretien, il avait donné la main à Paul Kagame en disant avec humeur : « On se réverra à Kigali quand vous serez Général assis dans votre fauteuil de Président ».

 

« Tout ce que ce Monsieur a dit s'est réalisé dans les années qui ont suivi. Prophétie ou apologie du génocide ? C'est difficile de le savoir. Je ne peux pas non plus exclure la thèse selon laquelle Paul Dijoud était au courant de ce qui se tramait étant donné les liens étroits qui unissaient son gouvernement à celui du Président Habyarimana ».  

 

Jacques Bihozagara a également évoqué le Rapport d'Enquête Internationale réalisé en 1993 par plusieurs ONGs   parmi lesquelles la FIDH et Human Rights Watch, qui faisaient état des signes avant-coureurs du génocide, des escadrons de la mort s'apprêtant à passer à l'action avec la bénédiction des proches du Président Habyarimana dont notamment son épouse,   Agatha Kanziga. 

 

Rappelons que ce rapport tout comme les télégrammes du Général Roméo Dallaire (Commandant en Chef de la MINUAR : Mission des Nations unies pour l'assistance au Rwanda) dans lesquels il attirait l'attention de l'ONU sur un génocide imminent, ont été distribués au Conseil de Sécurité des Nations unies dont la France est membre permanent ainsi qu'à l'Union Européenne.

 

« La France ne peut pas dire qu'elle n'en avait pas pris connaissance », a dit à la Commission l'ancien Représentant du FPR en Europe. Il a révélé que ce Rapport avait été remis dans les mains de l'épouse du Président français François Mitterrand par un groupe de femmes rwandaises à Bruxelles où Mme Mitterrand présidait la réunion de son association France Liberté qui a une branche en Belgique.

 

Last but not least. Jacques Bihozagara rappelle que la France était présente sur le terrain à travers ses services de coopération et sa présence militaire. «Tous ces éléments mis ensemble montrent que la France était au courant de la planification du génocide mais a choisi de camoufler la réalité », a-t-il insisté.

 

Les membres de la Commission ont demandé à  Jacques Bihozagara ce qui expliquerait, selon lui, cette attitude de la France? C'est surtout les amitiés particulières entre les Présidents français François Mitterrand et rwandais Juvénal Habyarimana. Des amitiés non expliquées qui tiennent plus d'accointances entre individus que d'affaires d'Etats. Ces amitiés se sont étendues à leurs fils, Jean Christophe   Mitterrand (Conseiller à la cellule africaine de l'Elysée à l'époque) et Jean Pierre Habyarimana exilé depuis 1994 en France. A cela il faudrait ajouter les intérêts géostratégiques de la France dans la région. Laquelle France cherchait à sauvegarder sa zone d'influence.   

 

 

     

Special Report/France-Genocide Link Probe

 

France likened the RPF to the Khmer Rouge in Cambodia to dehumanize the organization – Probe Witness

 

Kigali, October 23rd (RNA) – A prominent witness has told the inquiry into the role of France in the Genocide in Rwanda that 'part' of what proves that county's role is when senior French officials, called the Rwanda Patriotic Front (RPF-Inkotanyi) " Khmer-noir", with the aim of "dehumanizing, devaluing and isolating" the movement internationally and among French public opinion, RNA reports.

 

Senior RPF historical, Ambassador Jacque Bihozagara who was RPF Envoy to Europe between 1990 and 1994, explained at length cases of he says are indicative of the fact that France was aware and part of an extermination plan then underway in Kigali by the ruling Habyarimana Government of the time.

 

According to Amb. Bihozagara, French Government official including President Mitterand, Prime Minister Alain Jupée, General Quesnoy (Mitterand Security Advisor) and Hubert Védrine (Foreign Affairs Minister) often used language that had been developed as policy response to the RPF military, political and diplomatic campaigns.

 

"By branding us in the same category as the Khmer Rouge in Cambodia could have been aimed at creating an impression that the RPF was an inhuman rebel group among the French public opinion, Europe and the whole world so that we would be discredited", Bihozagara said.

 

When signs of military confrontation between Government in Kigali and the RPF became ripe, France dispatched a military contingent to repulse what French officials explained as the "invading forces from Uganda". The Habyarimana Government had established military cooperation with France in what observers have summed as preparation to crash the then RPF rebellion.

 

Citing research done by French-Jewish University students, Bihozagara said, the policy explanation by then Foreign Minister Alain Jupée was that France had "intervened" in Rwanda to "curb" the "ever expanding" campaign by a "clique" of Ugandans who were bent on "creating a HIMA empire in the region including Rwanda".

 

The French Students actually developed their research into a documentary that was late last year screened around Rwanda. The documentary gives context to what France knew or did not about the events in Rwanda culminating into the 1994 mayhem.

 

Apparently, Alain Jupée also asserted that France "intervened" to protect Rwanda "just like" it had been in the case of Libya and Chad "when France came to the rescue of the invading Libyans.

 

Amb. Bihozagara who has until recently been heading Rwanda's diplomatic mission in Belgium, told the small number of people in attendance during the hearing that Allain Jupée at one time said what France had done would even be repeated at "any period" that anything similar to Rwanda or Chad.

 

As part of French policy to dehumanize, devalue and isolate the RPF, according to Amb. Bihozagara evidently happened to the then RPF head Paul Kagame and his delegation who were in France to "highlight" what they were fighting to change in Rwanda, when Col. Dr. Ndahiro (currently senior presidential aid) disappeared at the instigation of French security apparatus.

 

After a vigorous search and protests by the RPF delegation, Ndahiro later appeared "under arrest" by police on "unfounded allegations all meant to devalue and isolate the RPF", the knowledgeable Amb. Explained.

The RPF delegation also included Senator Aloysia Inyumba, African Union deputy head Patrick Mazimpaka and Amb. Bihozagara himself.

 

"We managed to meet Paul Dijoud (French Ministry head of African Policy) but talking to him was no different to facing President Habyarimana because he was simply telling us to end the struggle and actually ask for pardon from Government", Bihozagara told the quiet audience in the auditorium attached to the Prime Minister's Office.

 

Mr. Dijoud is famous for having told the Kagame delegation in France at the time that the "RPF should stop the war or risk finding no families in Rwanda". Amb. Bihozagara lamented, "This was clear indication to us that the France was aware of the events being planned in Rwanda to finish off some section of Rwandan society."

 

Documented evidence has it that President Mitterand at one time said the war in Rwanda was a conflict between the 'Lords' (Seigneur) and 'Serfs', essentially meaning lords as Tutsis and Serfs as Hutus. Observers have interpreted Mitterand's philosophical terminology justification for his government's support to the Habyarimana Government.

 

For up to 5 hours including the question session, Amb. Bihozagara spoke in detail in a tone that sounded like he had actually experienced what he was narrating. This afternoon, renowned and controversial Senator Iyamuremye Augustine and Depute Gatabazi will be in the 'dock' as witnesses. Iyamuremye, who was Intelligence head in the Prime Minister's Office, is seen by many to have "wide knowledge" of all that happened in this country during the 100 dark days.

 

From today till October 31, there will be testimonies from what the Commission has called 'Contextual witnesses', who are believed to have some knowledge of the events between 1990 to present. From then till the better part of next year, the commission will hear 'Actual Witnesses' who faced what the French created. (End)

 

 

ARI-RNA/Gen./FMW & DM/24.10.06/13 :11GMT

 

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Rwanda News Agency

www.ari-rna.co.rw

 
 
 
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