France-Rwanda/ Génocide

 

L’attentat contre l’avion du Président Habyarimana serait l’œuvre de la France

 

Kigali, 14 juin (ARI) - Dans sa déposition devant la Commission rwandaise sur le rôle de la France dans le génocide, la journaliste belge Colette Braeckman affirme avoir reçu un document attestant que l’attentat contre l’avion du Président Habyarimana a été exécuté par des soldats français avec la complicité des milieux extrémistes hutu, a établi l’Agence Rwandaise d’Information (ARI). 

 

Colette Braeckman assure la couverture médiatique de la région des Grands Lacs au quotidien belge Le Soir. En date du 29 mai 1994, elle affirme avoir reçu dans sa boîte à lettre un document sur lequel il était écrit que l’avion qui transportait le Président Habyarimana a été abattu par deux militaires du DAMI (Détachement d’assistance militaire et d’instruction, de l’armée française) au service de la CDR (Coalition pour la défense de la République, parti extrémiste hutu).

 

Selon ce document signé par un certain Thaddée, chef d’une milice à Kigali, le commando qui a abattu l’avion était constitué de quatre personnes, deux soldats français du DAMI et deux rwandais de la CDR. L’un de ces deux soldats du DAMI porterait le pseudonyme d’Etienne. Colette Braeckman a transmis ce document aux gens qui travaillent pour les services de renseignement belges qui ont confirmé l’authenticité du document. Notamment, le fait qu’Etienne est un nom d’emprunt au sein du DAMI. 

 

Le Soir a accepté de publier ce document qui a créé par la suite un tolet dans les milieux politiques français. La France a envoyé à la Belgique une note diplomatique pour exiger des excuses pour «cette fausse accusation». Chose que le Premier Ministre belge n’a pas fait arguant que dans son pays la presse est libre. Si la France est outrée par les révélations du journal Le Soir, elle peut faire une protestation sous forme de droit de réponse.

 

Colette Braeckman a indiqué aux sept membres de la Commission que c’est l’Ambassade de France à Kigali qui a fait circuler la rumeur selon laquelle le Falcon présidentiel a été abattu par les Belges. Laquelle rumeur a été à la base de l’assassinat des dix casques bleus belges au début du génocide et à la décision du gouvernement belge de retirer son contingent de la Minuar (Mission des Nations Unies au Rwanda).    

 

Dans sa déposition,  Colette Braeckman est revenu sur l’affaire des uniformes volés. C’est surtout pour réagir aux affirmations selon lesquelles des militaires belges auraient été vus sur le lieu du crash. Les hutu en exil affirment avoir identifié le nom du colonel belge Walter Ballis, chef des opérations adjoint à l’état major de la Minuar, sur l’uniforme porté par l’une des personnes qui ont abattu le Falcon présidentiel.  

 

Colette Braeckman dit que le vol d’uniformes des casques bleus belges à l’hôtel Méridien est une réalité.  Le Colonel Walter Ballis n’a jamais été au lieu du crash. Son uniforme avait été volé à l’Hôtel Méridien et utilisé par celui qui voulait s’en servir pour abattre le Falcon présidentiel. (Fin). 

 

ARI-RNA/ Gén./ D.M/ 14. 06. 07/ 16 : 20 GMT

 

Nnnn

    

Rwanda News Agency/Agence Rwandaise d'Information (RNA-ARI)
P.O.Box 453 Kigali-Rwanda
Tel: (250) 587215
Fax: (250) 587216
Email: rna@rwanda1.com
Website: www.ari-rna.co.rw