Rwanda-France/ Génocide.

 

La France était opposée à la présence des casques bleus et à l’arrêt des massacres

 

Kigali, 11 juin (ARI) - La France refusa de mettre ses soldats de l’opération Turquoise sous le drapeau de l’ONU parce qu’opposée à la présence des casques bleus au Rwanda et à l’arrêt des massacres, selon le témoignage du journaliste et romancier belge, Pierre Richard, entendu ce lundi par la Commission rwandaise sur l’implication de la France dans le génocide. 

 

« La France aurait pu mettre ses soldats de l’opération Turquoise sous la bannière de l’ONU. Pourquoi la France n’a pas accepté la MINUAR (Mission de l’Onu au Rwanda, ndlr)? Pourquoi a-t-elle décidé de jouer un mauvais rôle seul alors qu’il y a une force onusienne sur place ?», s’est-il interrogé.

 

Pour Pierre Richard, la réponse est simple : « La France n’acceptait pas la MINUAR. La France ne voulait pas que les massacres s’arrêtent. Si elle avait placé ses soldats sous la bannière de Dallaire, le génocide aurait été évité. »

 

En appui à son argumentaire, Pierre Richard a évoqué le témoignage de son confrère Jacques Collet selon lequel les milices génocidaires levaient les pouces en signe de victoire au passage des convois de l’armée française et criaient : « N’abacu, n’abacu », c’est-à-dire « Ce sont les nôtres, ce sont les nôtres».

 

«Si la France avait mis ses soldats sous la bannière de Dallaire, la Minuar aurait eu plus de poids d’autant plus que les Forces Armées Rwandaises (FAR) et les Interahamwe respectaient beaucoup les Français », a déclaré le journaliste et romancier belge Pierre Richard.

 

Pire, les avions français venus évacuer les derniers ressortissants français et les Rwandais amis de la France ont continué à décharger des caisses de munitions. Dans une interview avec le colonel Luc Marchal, No 2 de la Minuar et responsable de la sécurité à Kigali, cet officier lui a affirmé que ces armes étaient destinées aux FAR et aux Interahamwe, bras armé du génocide.

 

Dans son témoignage, Pierre Richard a plus que la certitude que la France n’est pas impliquée dans la planification du génocide. « Que la France soit impliquée dans la planification du génocide, je ne le pense pas », dit-il.

 

«Les Français ont encadré les FAR, ils ont livré les armes aux tueurs, ils savaient que des massacres à grande échelle se préparaient, de ce côté-là il n’y a pas de doute. Mais ils n’ont jamais réfléchi à la dimension du génocide telle que planifiée par les proches d’Habyarimana », ajoute-il.

 

Pierre Richard qui compte deux publications sur le génocide de 1994 au Rwanda a été entendu dans le cadre de l’audition des témoins étrangers sur le rôle de la France dans le génocide (Fin). 

 

ARI-RNA/ Gén./ D.M/ 11. 06. 07/ 13 : 00 GMT

 

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