~ parutions, nouveaux documents , événements et évolutions des acteurs ~
Nous avons fait le choix de considérer comme invariable au
pluriel les mots rwandais
notamment Tutsi, Hutu et Twa, sauf éventuellement dans les citations.
Faut-il désespérer des "politiques" et plus particulièrement des femmes politiques en l'occurrence ? Ce courrier appelle un sursaut ! Malgré ses déclarations reprises de façon fracassante par la presse française, l'Elysée refuse toujours de libérer les archives nécessaires pour que les instructions contre des militaires français qui ont commis des viols de femmes, rescapées tutsi, soient identifiés. Six femmes ont porté plainte, mais il se dit au sein de l'armée que ce type de viols fut très fréquent. Elles s'ajoutent à d'autres plaintes. Une douzaine de plaintes au total sont actuellement instruites au Pôle génocide en France contre des militaires français..
Le Docteur Annie Faure suit les plaintes pour viols depuis les premières déclarations de ces femmes au Rwanda, puis la disparition du dossier (une de plus) dans les marais des chambres de justice françaises, puis les a fait retrouver avec le concours de Maître Laure Heinich-Luijer. Aujourd'hui ces deux femmes, qui en ont vu d'autres, buttent sur la complicité de l’État français avec ces violeurs qu'il couvre par son refus de coopérer avec la justice. Plusieurs femmes œuvrent dans l'efficacité de ce verrouillage politique... et criminel.
José Kagabo, Maitre de Conférence à l'EHESS,
à Strasbourg le 22 avril 2015
Colloque "de l'humain à l'inhumain" à l'université de Strasbourg
organisé par l'Association des Amis du Master d’Ethique de Strasbourg
La communauté rwandaise de France obtient satisfaction devant la Cour de cassation qui accepte sa demande de transmettre sa "question Prioritaire de Constitutionnalité" au Conseil Constitutionnel.
L'actualité en Centrafrique nous fait ressortir ce dossier
plusieurs manifestations en Avril
Poèmes HATSIN' YERKE / LE CHANT DU PAIN / 'S LIED VUM BROD
Edition trilingue (arménien, français, alsacien)
↪ Photos de la commémoration de 2014 à Strasbourg
"Exceptionnellement enrichie de nouvelles toiles mémoires de la Shoah, des génocides arménien et Tutsis cette exposition se situe dans la continuité du parcours européen entrepris par l'artiste."
médiathèque André Malraux de Strasbourg 17 avril - 13 juin 2015
animée par Aggée Célestin Lomo-Myazhiom
le 18 avril 15 heures salle de conférence
La CEC relaye donc cet appel à une réunion de Survie Bas-Rhin :
suivi de la projection du film
de Manolo d'Arthuys
↪ consultez l'invitation qui est adressée à tous ceux qui se sentent concernés
La CEC précise :
une initiative du Mouvement Antiraciste Européen EGAM
(European Grassroots Antiracist Movement)
Les propos de Védrine audible sur Youtube ne sont pas reproduits intégralement, on omet ce qui permet de comprendre la confirmation de H. Védrine que la France a violé le premier accord d'Arusha et l'embargo de l'ONU pendant le génocide :
"La France a livré des armes à l’armée rwandaise à partir de 1990 pour lui permettre de tenir le choc face aux attaques du FPR et de l’armée ougandaise. Elle considérait qu’il fallait bloquer l’offensive militaire pour imposer un compromis politique. Sans cela, elle n’aurait disposé d’aucun levier pour engager la négociation des accords d’Arusha. Cela n’a donc pas de sens de dénoncer ces livraisons d’armes sur un ton outragé, ni de les présenter comme une politique conduite en sous-main. Personne ne les a jamais niées ! Quoi qu’il en soit, les armes fournies à l’armée rwandaise n’ont pas servi au génocide. Même les détracteurs les plus virulents de la France n’ont pas osé affirmer cela."
Assemblée Nationale compte rendu N° 44 de la commission de la Défense Nationale
Ces faits représentent un des éléments de la complicité aggravée de l'Etat français dans le génocide des Tutsi. Il apparaît donc, une fois de plus, que les représentants du peuple tentent de protéger l'Etat français contre l'information correcte de ses citoyens et contre la justice française et internationale. Cela s'appelle une confiscation du pouvoir, ce que Mitterand appelait "le coup d’État permanent".
Rappelons cet extrait de notre communiqué du 19 décembre 2005 :
"Nul ne prétend que la République française ait partagé avec tel ou tel gouvernement rwandais l'intention de détruire tout ou partie du groupe formé par les Tutsi. En droit, cependant, il n'est pas nécessaire que les autorités françaises aient eu cette intention pour être "complices".
En effet, la "complicité" n'implique pas "l'intention spécifique qu'a l'auteur principal de commettre le génocide" (v. notamment, T.P.I.R., Jugement du 15 juillet 2004, affaire Ndindabizi).
Il faut - mais il suffit - que le complice ait "au moins connaissance de l'intention générale et spécifique de l'auteur principal" (v. le même jugement).
Or, dans le cas du Rwanda, les autorités françaises avaient indiscutablement cette connaissance (v. notamment, les déclarations du ministre français des Affaires étrangères, le 15 mai 1994 à l'issue d'un Conseil des ministres européens et le 18 mai suivant, à l'Assemblée nationale ; v. également, le rapport de la Mission d'information parlementaire sur le Rwanda, chapitre VI, pp. 286 et suivantes dans l'édition pdf ou 271 et suivantes dans l’édition papier de l'Assemblée nationale). "
La lecture du rapport parlementaire, de ses auditions et de ses annexes confirme en effet que la France avait cette connaissance de l'intention génocidaire des responsables rwandais depuis octobre 1990. cf article dans Cités N°57 "Les révélations circonscrites d'un rapport parlementaire"
La justice peut poursuivre quelques dizaines de responsables français pour complicité, et éventuellement, si l'enquête judiciaire le révèle, pourra requalifier ou annuler les poursuites pour certains. A nos yeux ceux qui ont fait preuve d'une grande activité négationniste des responsabilités françaises doivent aussi être poursuivis pour complicité... mais ce sont souvent les mêmes.
Monsieur Cazeneuve, en tant qu'ancien rapporteur de la mission parlementaire sur le Rwanda et ministre de l'intérieur, et Madame Taubira, ministre la justice, sont aujourd'hui les principaux responsables de la continuité de la protection abusive dont font preuve des politiques et militaires français face aux accusations de complicité dans le génocide des Tutsi. Le problème n'est plus une question d'enquête pour confirmer les choses. Les éléments, connus et certains, sont suffisants pour agir. Le problème est une question d'honnêteté du gouvernement face aux Français. C'est une question d'autorité face à un comportement clanique. Ensuite la justice devra affiner l'enquête avec des moyens que nous n'avons pas.
Les accusés, bénéficiant de la présomption d'innocence devant les tribunaux selon la loi, tentent vainement d'agiter encore le paravent, de toute façon fallacieux, de l'opération Turquoise, comme le relaie par exemple le ministre de la défense dans son message pathétique aux armées... Cette auto-justification est caractéristique d'un comportement de pyromane au regard de ce que les journalistes sérieux savent de l'engagement français à partir de 1990. On attend que l'exécutif prennent les décisions qui s'imposent sans tergiverser. Et si c'est à la justice d'agir, qu'elle agisse !
La revue Cités dans son numéro 57 de mars 2014 traite du génocide des Tutsi et plus particulièrement de la question d'un négationnisme français.
Cette revue trimestrielle, structurée en plusieurs comités composés essentiellement de professeurs d'universités françaises et internationales, est éditée par les Presse Universitaires de France et vendue en librairie.
"Aucune émission "Devoir d'enquête" ne peut être diffusée en dehors du territoire belge"
Responsables, juristes et journalistes ! Arrêtez d'entretenir une ambiguïté avec l'expression "Le génocide rwandais". On qualifie un génocide par les victimes exterminées telles qu'elles furent identifiées comme cible. On ne dit pas "le génocide allemand" pour le génocide des Juifs ou "le génocide turc" pour le génocide des Arméniens.
On ne peut parler que du génocide des Tutsi du Rwanda.
L'expression "génocide rwandais" pose en axiome le relativisme et la banalisation de ce génocide, agglomérant, au lieu de les identifier, victimes et génocidaires.
"Kigali, 6 avril 1994, 20h23. Deux missiles prennent leur envol, l'avion du Président rwandais Juvénal Habyarimana explose, ses occupants sont tués sur le coup. Dans les minutes qui suivent, les militaires rwandais et les milices, chauffés à blanc depuis des années par une propagande meurtrière, enclenchent le génocide des Tutsi et des opposants hutu rwandais. Le responsable de cet attentat
? Le Front patriotique rwandais, selon le juge Jean-Louis Bruguière. Des milliers de documents judiciaires, de
dizaines d'interviews, des centaines de coupures de presse permettent de montrer qu'il n'en est rien.
Cette thèse négationniste, transformant les victimes en bourreaux, résulte d'une convergence d'intérêts. Un juge très « politique », une France
officielle frileuse dans la recherche de la vérité, des barb
ouzes, des opposants au régime et des génocidaires soucieux de diluer leur responsabilité, tous avaient intérêt à pointer le président Paul Kagame du doigt."
Une réponse de plus, après Silence Turquoise de Laure de Vulpian et L'agenda du génocide de Jean-François Dupaquier, aux tenants de l'imposture calomnieuse et romanesque "Noires fureurs et blancs menteurs" de Pierre Péan...présenté dans les médias avec constance et bêtise comme un journaliste d'investigation !
Voir aussi : RTBF, L'enquête
manipulée
dans notre dossier sur l'attentat du 6 avril 1994
Depuis 1959 les Bagogwe étaient considérés par les populations hutu du nord du Rwanda comme une caste inférieure. Ils seront marginalisés par tous les régimes, traités par leurs compatriotes comme des gens non civilisés. A partir du 21 janvier 1991, des centaines de Bagogwe furent massacrés, des femmes violées. Plusieurs éléments laissent penser que le massacre des Bagogwe fut un des prémices du génocide de 1994. Le massacre avait été planifié par les tueurs, aux ordres des autorités politiques et militaires.
Introduction insérée le 7 avril 2013 : Aux dernières nouvelles en ce début avril 2013, il se susurrait que ces militaires français seraient contraints de revenir à la raison et auraient vu leur plainte annulée par une décision de justice... Cette information est confirmée. On comprend dès lors comment la France s'est embourbée au Rwanda avec des stratèges aussi lents à comprendre qu'une telle démarche était ridiculement déraisonnable... à moins qu'ils aient voulu faire "diversion"...
"Vers le Nuremberg des responsables français engagés au Rwanda ?" avait titré La Nuit Rwandaise dans sa contre stratégie...
Les informations et commentaires qui suivent sont donc là probablement uniquement pour mémoriser cette "diversion" et notre stupeur corrélative. Cette "diversion" servira sans doute de divertissement.
Nous avions écrit ceci lorsque nous avions appris l'existence de cette plainte :
La défense et l'ambition des responsables de la revue La Nuit rwandaise se précisent. Ils souhaitent se servir de la plainte portée contre eux par neuf responsables militaires français, sur vingt militaires accusés, pour démontrer leurs responsabilités dans les événements de 1990 à 1994 au Rwanda. Les onze autres militaires et les treize responsables politiques également accusés ne sont pas solidaires de cette plainte.
Il convient de faire remarquer que les prétextes de cette plainte des militaires sont d'une inanité bizarre : La Nuit rwandaise, comme nous-même et de nombreux journaux français et étrangers, y compris le site de ces militaires, "France-Turquoise", a publié le communiqué de presse du gouvernement rwandais accompagnant la publication du rapport rwandais sur l'implication de la France dans le génocide des Tutsi. Ce communiqué accuse nommément 33 personnalités françaises, dont ces militaires qui estiment qu'il y a diffamation. C'est pourtant bien le droit des Rwandais de les accuser au vu de leur rapport, et des publicistes d'assurer l'information sur cette affaire.
Curieusement ils n'attaquent que la Nuit rwandaise et le Nouvel Observateur. N'y a-t-il pas derrière ce comportement apparemment gauche et inadapté de nos militaires le reflet d'une prise de conscience mal assumée d'un sentiment d'impunité, habituel dans leurs interventions en Afrique, remis en cause par un pays plus libre que ceux de la Françafrique ?
↪ Lire la communication de la Nuit rwandaise
↪ Le fameux communiqué rwandais qui
mérite d'être relu !
↪ La page du site France-Turquoise dont nous avions fait une capture d'écran. On y voit bien qu'il y avait un lien vers le communiqué du
gouvernement rwandais. Cliquez sur la photo pour l'agrandir :