Florent Piton - Heinecken - ça va, ça va le monde -
Shoah - Louise Mushikiwabo - Francophonie -
rumeurs au Rwanda - Etat-major et Ancel - CPCR -
avocat du Watergate - TPIR - Kouchner
18 mai 2017
Assemblée nationale française
Ancien chef d'état-major adjoint des FAR, "Forces Armées Rwandaises" dans la région de Cambrai à Escaudoeuvres.
Le Rwanda demande son extradition.
Page spéciale CEC
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dossier CEC
Jean-Pierre Chrétien - LDH Toulon
EC 8 avril 2014
Affaire, symbolisée par la disparition de Maurice Audin, reconnue officiellement par le Président de la République Emmanuel Macron. Cette affaire illustre la corruption criminelle exponentielle dont sont capables l'Etat français et son armée,
Une affaire qui illustre les "erreurs d’appréciations" dont sont capables les services d’enquête français et la crédulité des responsables face aux informations qu’ils leur présentent… Si en plus, comme dans le cas de l’implication française dans le génocide des Tutsi au Rwanda, ce sont ceux qui sont mis en cause qui fournissent les informations… C’est un gouffre de dérives assuré.
RTRBF - 7 avril 2018
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Francophonie : duel feutré à l’ONU entre Michaëlle Jean et Louise Mushikiwabo
Jeune Afrique - 29 septembre 2018
Cette élection est intéressante dans la mesure où elle marque une évolution des relations très perturbées entre la France et le Rwanda. La francophonie en soit est une institution très ambiguë, qui comme toutes les institutions internationales réunit des responsables de la planète parfois très contestables.
Louise Mushikiwabo est de toute évidence une personnalité exceptionnelle, ce qui n'a pas échappé à Emmanuel Macron. Dans notre combat pour la vérité sur l'implication de la France dans le génocide des Tutsi, son accession probable au secrétariat à la Francophonie n'est évidemment pas insignifiant et ouvre clairement une nouvelle ère pour cette institution et les relations entre la France et l'Afrique. Car il est difficilement envisageable que Paul Kagame mette de l'eau dans son vin sur ce qui s'est passé entre la France et le Rwanda dans les années quatre-vingt-dix et Emmanuel Macron montre de nombreux signes qu'il a conscience du caractère criminel de nombreux épisodes de la politique française en Afrique. Mais jusqu'où acceptera-t-il d'aller publiquement ? Sur le Rwanda il n'a pris aucun risque de dire quoi que ce soit.
On peut craindre que l'élection de Louise Mushikiwabo soit pour le président français un alibi pour éviter d'avoir à dire des choses qui déplairaient aux personnes qui en France sont liées de près ou de loin aux décisions prises à partir de 1990 concernant le Rwanda et qui peuvent tomber, de façon imprescriptible, sous le coup de la complicité de génocide. Ces personnes sont encore influentes. L'actuel secrétaire du parti socialiste a pu mesurer personnellement les pressions exercées sur la direction du PS pour qu'il ne remette pas en cause la politique de Mitterrand sur la question du Rwanda. Ces pressions sont assez lamentables, mais elles marchent.
Plusieurs observateurs notent que ce président reviendrait en arrière sur la prétendue indépendance de la justice acquise sous François Hollande. Mais était-ce une réalité en ce qui concerne les affaires liées au génocide des Tutsi ? On peut clairement en douter.
E.C. 30 septembre 2018
Francophonie: Michaëlle Jean ne rend pas les armes
98.5 FM Montréal - 7 octobre 2018
Mediapart - 25 septembre 2018
Survie - 25 septembre 2018
RFI - 27 septembre 2018
Eric Plouvier,
l’avocat de l’association :
« On sait que l’état-major français a connaissance dès le 27 juin à
14h38 de l’existence de massacres, que le commandant de l’opération
Turquoise écrit au chef d’état-major de l’armée française : "Ne pas
y aller et laisser les massacres se perpétrer dans notre dos". Eh
bien, cette inaction de l’armée française, aux yeux des associations
et des victimes de ce génocide, est susceptible - et c'était ce
qu'on demandait au juge d’instruction - de constituer une infraction
qui est réprimée - et c’est normal qu’elle soit réprimée - de
complicité de génocide par une inaction caractérisée, volontaire, de
laisser se perpétrer un génocide. »
L’association va donc déposer à nouveau des demandes d’actes au
juge. « Il est anormal que les militaires de haut grade qui ont été
entendus se contredisent les uns les autres à partir d’éléments
factuels qui sont incontestables, dénonce Eric Plouvier. Il n’est
pas normal que les juges refusent de les confronter. Donc nous
allons réitérer nos demandes. » Et si les juges refusaient
d’entendre à nouveau ces demandes, l’association Survie envisage de
saisir la cour d’appel pour que le dossier ne se referme pas.
Comme toujours, quand il y a un crime, il n'a été exécuté par PERSONNE et PERSONNE est aussi son complice. Ce génocide des Tutsi ne fait pas exception à la règle.
Dès que les faits ont lieu au Rwanda la justice française est frappée de cécité, si des responsables français sont concernés. Ce qui est juridiquement inacceptable en France pour de simples affaires de droits commun, devient, si cela s'est produit au Rwanda, des faits "mal établis" présentés avec "mauvaise foi".
On poursuit des complices de malfaiteurs en France dès lors qu'ils ont fourni une arme, un plan, une liste de personnes à cibler, un scooter, une voiture, des renseignements utiles au crime.
Mais au Rwanda, les autorités françaises connaissaient dès 1990 l'intention de génocide du régime qu'elles soutenaient, comme nous l'a appris le rapport parlementaire français. L’armée française a portant fait la même chose de façon exponentielle que les petits complices de crimes de droit commun : elle a fourni des tonnes d'armes et des véhicules militaires malgré les embargos des accords de cessez-le-feu, puis de l'ONU, participé à l'élaboration des plans de batailles, informatisé le fichier central rwandais, (rebaptisé fichier des "personnes à rechercher et à surveiller") un mois après la publication d'une définition de "l'ennemi principal" précisé explicitement comme étant "le Tutsi de l'intérieur et le Tutsi de l'extérieur" (alors que nos députés remarquèrent ensuite que l’armée rwandaise était commandée indirectement par les officiers français), tenu des barrières en 1991 en faisant des contrôles "ethniques" suivis de mise à mort immédiate par des miliciens (selon mon épouse), entraîné des miliciens (selon le témoignage d'un gendarme du GIGN et de nombreux témoignages rwandais), soutenu une stratégie de retard d'action à Bisesero pour éviter de secourir des victimes de massacres génocidaires, ou voulu conduire une stratégie offensive avec des moyens aériens contre ceux qui arrêtaient le génocide sur le terrain, comme en témoigne le Lieutenant-colonel Guillaume Ancel et un de ses collègues, aidé dans sa fuite au Zaïre le gouvernement génocidaire et la plupart des petits bras du génocide. Le tout donc au bénéfice clair d'un régime génocidaire.
Qu'on articule les choses, ou qu'on les prenne en détail, cela révèle toujours une aide exponentielle par rapport aux contributions des complices poursuivis pour des crimes habituellement jugés en France. Mais les responsables militaires et politiques ne sont même pas mis en examen par la justice française. Soit elle n'est pas indépendante, soit elle manque d'envergure.
C'est tout simplement honteux. Dans ces conditions, se moquer des régimes totalitaires devient proprement ridicule.
E.C. 25/09/2018
Jeune Afrique - 14 septembre 2018
"[...]L’opposante rwandaise Victoire Ingabire Umuhoza fêtera son cinquantième anniversaire en liberté, le 3 octobre. La présidente du FDU-Inkingi devait en effet être libérée samedi matin, 15 septembre, ainsi que le chanteur Kizito Mihigo, ont confirmé à Jeune Afrique des sources officielles rwandaises.[...] Ces libérations anticipées onté té décidées lors d’un conseil des ministres présidé par Paul Kagame le 14 septembre. Selon un communiqué du ministère rwandais de la Justice, 2 138 autres condamnés éligibles ont également bénéficié de cette mesure.[...]"
Hormis ces deux prisonniers célèbres, nous ne savons pas de quoi était accusé chacun de ces 2 138 prisonniers. Rapporté à la population française, c’est comme si on libérait d’un jour à l’autre 10 000 prisonniers en France.
Ces libérations interviennent un an après l’élection présidentielle rwandaise, 9 mois après la nomination de Paul Kagame à la présidence de l’Union africaine, quelques semaines après les élections législatives rwandaises et un mois avant l’élection de la prochaine secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie, où la ministre des affaires étrangères du Rwanda est candidate, avec l’appui assumé du Président français, contre la secrétaire générale sortante.
Dans cette perspective, les opposants à cette candidature à l’OIF essayent de l’attaquer sous l’angle du respect des Droits de l’Homme. Nul doute qu’ils vont devoir corriger leur argumentaire et que les éventuelles arrestations qui interviendraient après octobre 2018 pour non-respect des dispositions constitutionnelles concernant la vie politique rwandaise seront brandies à l’aune de ces libérations.
Rappelons que ces dispositions constitutionnelles sont dictées par l’exigence ardente de lutter contre la réapparition de forces génocidaires au Rwanda dont des indices, et notamment, sporadiquement, des assassinats de témoins et de juges de Gacaca, voire des agitations armées aux frontières, montrent qu’elles couvent des projets ici et là. Elles sont à comprendre comme la lutte contre les nazismes en Europe.
Il est très perturbant de constater que des médias occidentaux, des personnalités politiques et plusieurs ONG, assez souvent sous des influences françaises y compris dans le monde anglo-saxon, brandissant tous des exigences démocratiques, sont amnésiques de ce contexte rwandais encore vivace.
En France ce sont parfois les mêmes qui critiquent le pouvoir rwandais et qui sont partisans de mesures policières très dures contre ceux qui sont fichés "S". Mais un génocide n'est-il pas le plus extrême des terrorismes ?
E.C. 15 septembre 2018
La lettre de Victoire Ingabire Umuhoza à Paul Kagame
Jeune Afrique - 25 septembre 2018
"L'opposante rwandaise, qui a bénéficié d'une libération anticipée le 15 septembre dernier, a affirmé à sa sortie n'avoir pas formulé de demande de grâce. Cependant, dans un courrier signé de sa main, dont JA a eu copie, Victoire Ingabire Umuhoza a écrit à Paul Kagame pour « demander pardon »"
Elysée - 13 septembre 2018
Il aura fallu attendre 61 ans pour avoir une reconnaissance partielle des crimes d’État en Algérie, sur un point essentiel : le système institutionnel de la torture, ce qui n’est pas un scoop, mais c'est fait au nom des Français.
Après la reconnaissance par Jacques Chirac de la complicité de l’administration française et de sa police, dans le nazisme, par la poursuite et l’arrestation des Juifs en France, et notons-le avec la fourniture de moyens des chemins de fer français vers les camps de la mort, cette nouvelle étape aura permis à Madame Audin d’entendre de la bouche d’Emmanuel Macron une nouvelle partie de la vérité, déjà introduite par François Hollande.
Combien de Français qui cherchaient la vérité auront été condamnés en diffamation à cause de cet assassinat de Maurice Audin, parce que la justice protège les militaires malgré les faits, les documents et les lois, nationales et internationales ? C’est lamentable. Ces méthodes militaires sont criminelles et leurs responsables devraient être jugés comme tels. Mais on n'a pas le droit de dire cela dans notre "démocratie". De plus ces méthodes ont montré leur inefficacité puisque aujourd’hui l’Algérie est indépendante. Un général a pourtant publié un roman qui évoque "une victoire sur le terrorisme" en 1957 Ils ne sont pas lucides. L'État devrait rembourser leurs frais à tous ces Français. Mais l'Etat est un ventre mou. Ses responsables se sont conduits comme des ennemis d'un peuple soucieux de démocratie et de respect des Droits de l'Homme. Et je ne parle même pas des Algériens massacrés comme Maurice Audin. Ça donne honte d'être citoyen français.
Il faut mettre un terme, dans la mentalité militaire, à la tentation de rêver des victoires stupides qui conduisent des peuples dans des drames immenses. On n’avait rien appris de l’Algérie quand on est intervenu au Rwanda et on y a recommencé le même type d’erreurs. "Aveuglement" disait Nicolas Sarkozy, juste avant de fabriquer une réserve de terroristes et d’esclavagistes en Libye, comme l'ont fait les américains en Irak malgré la diplomatie française. Et clairement notre armée recommencera comme elle a continué en Côte d’Ivoire en 2004, avec Jacques Chirac, malgré l’expérience du Rwanda entre-temps, en massacrant directement en masse des civils en quelques minutes, comme des terroristes le feront au Bataclan. Et on ne sait probablement pas tout. La propagande française ensuite essaye de justifier ces erreurs en criminalisant à outrance au passage ceux qu’elle combattait. Nos militaires et leurs relais médiatiques, débordants "d'idiots utiles", sont très forts sur la question.
La justice française, très crédule, continuera de protéger les "dérapages" de nos militaires et de nos politiques qui veulent crâner naïvement devant eux en prétendant être plus militaires qu’eux malgré la pluie et le soleil, alors qu’ils donnent l’impression, quand on regarde le fond des choses, de se faire mener par le bout du nez. C’est ce qui entraîne que notre démocratie est de fait une vaste hypocrisie. Trop de Français sont de fait au-dessus des lois, ne serait-ce qu’à cause des coûts des procès, et de tous les recoins des conflits d’intérêts. C’est le fruit de l’impunité et de la déraison d’État.
Emmanuel Macron, à qui le mérite de cette nouvelle étape revient, en tirera-t-il toutes les conséquences ? Ou se contentera-t-il de traiter les affaires d’un passé trop lointain et donc plus faciles à assumer ?
E.C. 13 septembre 2018
Site créé par l’Association Maurice Audin et histoirecoloniale.net, avec le soutien de l’Humanité, Mediapart, Politis, Témoignage chrétien et El Watan, et des associations Mrap, LDH, Acca, Sortir du colonialisme.
L'Humanité - 23 septembre 2015
Maurice Audin, un crime français
Le Monde - 13 septembre 2018
"Le président [de la République] a reconnu la responsabilité de l’Etat dans la disparition en Algérie de ce mathématicien communiste. Depuis 61 ans, sa famille se bat pour faire connaître la vérité sur sa mort."
Après l’affaire Maurice Audin, les dossiers mémoriels resurgissent en Afrique
Le Monde - 27 septembre 2018
Voir la présentation de cette affaire (2 février 2018)
Le procès a eu lieu le 29 juin 2018. Le "condamné", qui a fait appel, avait fait une offre de preuve au procureur, appuyée sur une soixantaine de pièces difficilement contestables à notre sens 1, qui a été jugée recevable, mais qui a été appréciée comme un renforcement de la diffamation et comme une preuve de sa mauvaise foi. Il a été condamné à 4000 € d'amende dont 3000 € avec sursis, plus 1500 € de dommage au plaignant et 1500 autres €, toujours au plaignant, au titre de l'article 475-1 du code de procédure pénale. En outre les propos litigieux doivent être retirés du site de Médiapart sous astreinte de 50 € par jour de retard. (Mais ces propos furent retirés par la rédaction de Médiapart en novembre 2017 à la demande de l'avocat du plaignant).
Il est à noter que le procureur avait demandé de la prison avec sursis pour une accusation de diffamation, peine qui n'est pas prévue par les lois françaises pour ce type de condamnation. Pour mémoire, à l'issue de l'instruction, le procureur avait fait un "réquisitoire définitif aux fins de non lieu". "Définitif" ? Comment expliquer et qualifier un tel revirement du procureur ?
E.C. 11 septembre 2018
1 La plupart des pièces présentées sont des documents officiels provenant d'archives belges, françaises et rwandaises, du rapport rwandais, de rapports des parlementaires français et belges, d'ONG internationales, du Tribunal pénal international pour le Rwanda, de témoignages exprimés dans des procès du génocide, etc.
Les Inrockuptibles - 11 septembre 2018
"C’est un drame atroce que la France n’ose pas regarder dans les yeux. D’avril à juillet 1994, sur les collines du Rwanda, entre 800 000 et 1 million d’hommes, de femmes et d’enfants ont été exterminés pour la seule raison qu’ils étaient tutsis. Tués à coups de machette ou à la massue, fusillés, brûlés vifs, éventrés, violés et parfois empalés ou poussés au suicide."
Presses universitaires de Rennes
"[...] Après ce préambule critique commence alors le dialogue entre Lefort et Soljénitsyne, la lecture politique qu’il fait du Goulag, suivant pas à pas cet « essai d’investigation littéraire » que représente L’Archipel. Lisant Soljénitsyne, Lefort décrit la logique totalitaire à travers un certain nombre de questions : la répression exercée sur le peuple au nom du peuple (« Le peuple devenu son propre ennemi »), le culte de la personnalité (« L’Egocrate »), les nécessités auxquelles répond le Goulag (« Le système constrictif »), les révoltes dans les camps (« Avec des fissures commencent à s’effondrer les cavernes ») mais aussi la réalisation de l’emprise idéologique (« L’idéologie de granit »), de cette idéologie, qui exige non seulement l’adhésion mais mobilise la pensée des hommes, ces derniers n’étant pas simplement sous son emprise mais finissant par en devenir aussi les agents".[...]
Le totalitarisme soviétique a fini par s’effondrer, effectivement. Cela semblait impossible. Les totalitarismes les plus dangereux sont ceux qu'on ne voit pas, ou qu'on ne reconnaît pas encore, car ils s'insinuent dans les esprits et faussent le jugement de chacun. Mais ils subiront le même effondrement que le totalitarisme soviétique.
E.C. 8 septembre 2018
La formation de la gendarmerie rwandaise par la France à partir de l'accord de coopération de 1975 (effective semble-t-il à partir de 1983 selon une note d'un conseiller de Mitterrand) n'a absolument rien changé. Non seulement les assassinats ponctuels et massacres de Tutsi demeurèrent impunis de 1959 à 1994, mais la gendarmerie et l'armée rwandaises furent les deux bras armés du génocide, avec des armes vendues par la France avant, pendant et même après le génocide. L'ambassadeur de France parlait de "rumeurs" à propos des massacres de Tutsi exécutés entre 1990 et 1993. Hubert Védrine essaya de faire croire en 2014 aux députés français (très crédules) que les armes vendues par la France n'auraient pas servi au génocide des Tutsi.