Kagame-Hollande - extradition - Bagabo
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Raffaëlle Maison dans "la Vie des Idées"
Page spéciale CEC
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EC 8 avril 2014
Ibuka Montargis 30 août 2015
Rwanda, un génocide en héritage - Jean Hatzfeld
France inter 27 août 2015
Dans ce dernier livre, "un papa de sang",Jean Hatzfeld touche du doigt un vrai sujet, celui des enfants de la génération qui a vécu le génocide.
Mais, dans cette émission, il continue de parler d'ethnies là où l'idéologie ethniste fut hypertrophiée par le clivage politique qui conduisit au génocide. Hutu et Tutsi sont d'abord des professions - agriculteurs et éleveurs- qu'il faudrait percevoir un peu comme les confréries de métiers traditionnels, qui se rassemblaient dans des clans sous l’autorité des mêmes "mwami". Mais ces entités sociales restent des ethnies pour Jean Hatzfeld alors qu'il témoigne lui-même que ces gens vivent ensemble sur les collines, parlent la même langue, travaillent ensemble, vont dans les mêmes lieux d'enseignement et de culte, se marient entre eux parfois. En France aussi on a toujours trouvé des gens pour vouloir empêcher que des mariages aient lieu, entre milieux populaires et milieux bourgeois par exemple, ou entre personnes de deux villages voisins... Est-ce qu'on parle d'ethnie pour autant ? Ici la mémoire du génocide est évidemment devenue très pesante et clivante, mais elle n'empêche pas tous les mariages entre enfants de familles Hutu, qui ne furent pas toutes criminelles, et de familles de rescapés. Les choses sont d'ailleurs beaucoup plus compliquées dans les familles issues des deux "confréries", ce dont il ne parle pas ici.
Mise à part cette indigence ethnologique de charbonnier, qui, si l'on y prend garde, pourrait avoir le mauvais oeil d'entretenir une méconnaissance grave de certains tenants et aboutissants du génocide et de son idéologie, surtout dans son environnement international et français, ce qu'il dit de l'aspect endogène du génocide dans ses livres précédents, et ici des enfants des tueurs et des rescapés, semble très pertinent, tel qu'il en parle dans cette émission, et ressemble à ce que nous connaissons et vivons pour ceux qui ont des enfants marqués par cette histoire. C'est donc très probablement un livre à lire... et probablement écrit avec autant de talents que ses quatre livres précédents, témoignages des acteurs et rescapés du génocide des Tutsi.
E.C.
Jeune Afrique 20 août 2015
Wenceslas Munyeshyaka est une des principales
énigmes symboliques du comportement chaotique de la justice
française et de celle du TPIR. Ce prêtre, poursuivi par le TPIR, a
fait aussi l'objet d'une plainte en France depuis 1995. La justice
française a traîné les pieds sur ce dossier. La France a été
condamnée par la CEDH pour la lenteur de sa procédure en 2004. Au
prétexte de la fin de ses travaux, le TPIR, sous l'autorité du
Conseil de sécurité de l'ONU dont la France est l'un des cinq
membres permanents ayant un droit de veto - faut-il le rappeler ?
- s'est dessaisi de sa procédure aux bons soins de la justice
française et aujourd'hui le parquet, sous l'autorité de Christiane
Taubira qui a pourtant toujours fait preuve d'une meilleure
connaissance du dossier rwandais que ses pairs, demande l'abandon
des poursuites !!!
Pourtant les témoignages contre ce prêtre, qui justifie dans des
vidéos de l'époque des faits son port d’armes en bandoulières, sont
nombreux. Ce ne sont pas des rumeurs. Il a sauvé la vie de sa mère
tutsi et de deux ou trois jeunes filles en les conduisant à l'hôtel
des mille collines, mais il aurait aussi participé au travail des
miliciens notamment en participant à des réunions de planification
d'opération génocidaires, remis des Tutsi aux miliciens, commis et
fait commettre des viols de femmes Tutsi.
Ce prêtre semble pourtant traité par les autorités françaises comme
s'il s'agissait d'un fonctionnaire en service commandé. Tout est
étrange dans l'histoire de ces procédures. Au moment du génocide, ce
prêtre venait d'avoir une vocation tardive après avoir commencé sa
vie active "normalement", puis, selon d’autre prêtres rwandais,
suivi une formation de prêtre en circuit accéléré. Il n'a pas le
bagage traditionnel des prêtres. Si on avait voulu infiltrer
l’Église catholique, cela aurait été la filière idéale et cet homme,
aujourd'hui plein d'aplomb, et même d’arrogance, malgré les graves
accusations dont il fait l'objet, en a le profil adapté. N'oublions
pas non plus le contexte de l'Eglise rwandaise, très politisée, dont
l'archevêque de Kigali avait dû démissionner de son poste de membre
du comité central du MRND, parti du Président Habyarimana, sur
l'injonction de Jean-Paul II lors de sa visite de 1990 au Rwanda.
Le parquet fait preuve d'un esprit très partisan dans cette affaire. Finalement l'énigme n'en est pas une. Wenceslas Munyeshyaka est manifestement protégé par l’État français. Pour quoi ? Pour cacher quoi ? Pour rassurer qui ?
EC
Karake: le Rwanda se réjouit de la décision de Londres
Le Figaro 11 août 2015
Voir notre page actu de juin 2015
Rwanda : et si Kagamé était un cygne noir ?
Jeune Afrique 10 août 2015
Selon l'avocat de CRF, Maître Richard Gisagara, dans un mail communiqué à la présidente de la CRF et transmis à la diaspora rwandaise :
"la Cour contredit le Juge d'instruction de Paris qui avait cru pouvoir rejeter notre plainte au motif que l'apologie du génocide commis contre les tutsi ne serait pas punie par la loi française. Il ressort clairement des motifs énoncés par la Cour de Cassation que celle ci considère, comme nous l'avons soutenu, que le génocide perpétré contre les tutsi est protégé par la loi française contre l'apologie au même titre que la Shoah ou les autres crimes contre l'humanité commis durant la 2ème guerre mondiale."
"... la Cour considère, comme nous l'avons soutenu, qu'il est discriminatoire et donc contraire à la Constitution française, le fait de ne pas permettre aux associations défendant les intérêts des rescapés/victimes du génocide perpétré contre des tutsi de pouvoir exercer les mêmes droits, c'est à dire notamment engager les poursuites judiciaires et se constituer partie civile en cas d'apologie du génocide comme c'est le cas pour les associations défendant les intérêts des rescapés/victimes de la Shoah et des résistants."
"Le Conseil Constitutionnel dispose désormais de trois mois pour se pencher sur la question et annuler ou pas les dispositions légales critiquées. Le pouvoir législatif devrait alors en cas de décision favorable, proposer une nouvelle loi qui intègre également notre association....."