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Ex-soldat français [ancien officier de l'armée de terre] au Rwanda, j’exige de la France la vérité sur le génocide

Le Monde 29 août 2014 (payant)

Cet article est aussi accessible sur le blog médiapart de Guillaume Ancel

"Enfin et beaucoup plus grave, j’ai assisté au départ d’une livraison d’armes, dans la deuxième quinzaine de juillet, à destination des camps de réfugiés dans l’est du Zaïre, générant des décennies de conflits qui n’ont jamais cessé depuis. Pas des armes confisquées comme je l’ai d’abord cru, mais bien des stocks d’armes livrés sur place, en pleine mission humanitaire." [extrait de l'article du Monde]

Ce n'est pas nous qui le disons, mais un officier français de l'opération Turquoise. Cela s'ajoute à d'autres faits et témoignages que nous avons reçus, notamment du journaliste Franck Johannès, à l'époque au journal du dimanche.

Voir notre journée du 23 mars 2004 de notre commission d'enquête citoyenne :

Présomptions de complicités militaires (suite)

CEC 23 mars 2004

"Et en tant qu’ancien officier ayant participé à l’intervention militaire de la France au Rwanda, je souhaiterais savoir si je risque un jour d’être mis en examen pour complicité d’un crime insoutenable et imprescriptible, le génocide."

[extrait de l'article du Monde]

Cette question hante les militaires qui ont participé à l'opération Turquoise, ou à d'autres opérations au Rwanda. Selon leurs ambitions internes, ils l'affrontent et la présentent différemment. De toute évidence Guillaume Ancel ne semble plus lié par ces ambitions hiérarchiques et son questionnement rejoint le nôtre, dans la mesure où nous avons tendance à penser à priori que sa démarche est sincère. Lire aussi.

Retour des FDLR au Rwanda: Kobler choque l’opposition

RFI août 2014

Il est hallucinant de voir que ces forces des FDLR issues des forces génocidaires qui ont fuit le Rwanda prétendent imposer au monde entier l'idée que leurs droits ne seraient pas respectés s'ils rentraient dans leur pays. Ils ne seraient pourtant pas les premiers à rentrer dans ce cas. Une partie d'entre eux devront naturellement répondre de leurs actes pendant le génocide. Les plus jeunes (en gros les moins de 35 ans) n'ont évidemment rien à se reprocher au sujet du génocide de 1994, mais ils devront reconnaître ce que leurs aînés ont fait.

Il est vrai qu'il y a une forte odeur de suspicion contre le FPR au sujet des disparition et assassinats inexpliqués. Mais en fait on n'a aucune preuve de l'identité de leurs auteurs. Et on a vu à plusieurs reprises certains assassinats commis être attribué faussement au FPR. Tout cela n'est pas clair et le plus étrange est que le Président Kagame ne fait absolument rien pour essayer de dissuader les gens de penser qu'il serait le commanditaire de ces crimes.

L’information judiciaire contre l’abbé Munyeshyaka "dans sa phase terminale"

FH 19 août 2014

Rwanda: Richard Mugenzi, témoin du génocide du côté des bourreaux

RFI 16 août 2014

Une réactualisation des importants témoignages de Richard Mugenzi, ex-espion des Forces armées rwandaises, découvert par le livre l'Agenda du génocide de Jean François Dupaquier. Richard Mugenzi vient en France pour des manifestations organisées par Le Mémorial de la Shoah à Paris.

Copenhague livre un des cerveaux du génocide au Rwanda

Courrier International 14 août 2014

Bisesero, un crime français

La Nuit Rwandaise 30 juin 2014

Cet article de La Nuit Rwandaise s'appuie sur l'enquête conjointe de Serge Farnel et de son éditeur Bruno Boudiguet. Il fait aussi référence à une enquête de Jacques Morel et Vénuste Kayimahe, au livre de Jean-François Dupaquier et à une enquête de Cécile Grenier en cours de gestation. A notre connaissance les témoignages recueillis par Cécile Grenier sont loin d'être aussi catégoriques que les thèses très affirmées de Farnel et Boudiguet.

A ce jour les témoignages n'ont pas tous étaient suffisamment recoupés et passés à la centrifugeuse. Selon nos informations, il n'est peut-être pas exclu que des manipulations très locales et mesquines aient fourvoyé les enquêteurs. Il importe donc d'être très prudent sur cette "présence de soldats blancs" les 13 et 14 mai 1994 lors de l'attaque d'envergure qui y fut menée. Beaucoup de chiffres avancés le sont à la louche. Ils doivent être vérifiés. Le nombre de morts lors de ces attaques est énorme. Autour de 40 000 morts en deux jours... tous visés et tirés à vue, voire achevés à l'arme blanche. Un tel nombre de morts dans ce contexte est-il possible ? C'est deux fois plus que la moyenne journalière du génocide dans un contexte beaucoup plus difficile pour les tueurs. Combien y avait-il de militaires rwandais et de miliciens pour effectuer cette tuerie de masse ? Qui a dénombré ces victimes ? A-t-on retrouvé les restes du carnage (Si tous les coups n'ont pas atteints leurs cibles, on devraient trouver plusieurs dizaines de milliers de douilles, etc.). Il n'en demeure pas moins que cette tuerie a certainement provoqué un très grand nombre de morts.

Le nombre de victimes enterrés à Bisesero n'est pas non plus très précis. Quand je suis allé sur place on m'a affirmé qu'il y avait 65000 morts enterrés au mémorial. L'article de La Nuit rwandaise parle de 54000 morts.

Entre le 27 juin 1994 et le 30 juin 1994, les chiffres connus des victimes sont imprécis. Le travail méticuleux de Jacques Morel et Vénuste Kayimahe est ici à souligner : ils cherchent à identifier les victimes des massacres de cette période considérée, selon de nombreux témoignages particulièrement précis, comme une période de refus d'engagement français pour protéger des rescapés et de connivences larvées et confirmées avec les génocidaires, malgré une communication militaire et politique qui se voulait "au-dessus de tous soupçons".

On ne peut pas non plus botter en touche sur le nombre de morts, voire même les minimiser, au nom du fait que la qualification d'un génocide ne dépend pas du nombre de morts. Certes. Mais on ne peut pas non plus avancer des chiffres comme certains lorsqu'ils ne le sont pas.

Emmanuel Cattier

Rwanda, cette histoire qu’on ne veut pas voir

Libération 27 juillet 2014

Un collectifs de chercheurs, et pas des moindres connaisseurs du Rwanda, rappellent quelques vérités à nos politiciens gueules de bois sur le Rwanda. Souvenons nous que Manuel Vals renia encore ce que rappellent ces chercheurs dans son discours de politique générale, il y a seulement quelques semaines. 

Qu'est-ce qui peut bien pousser le gouvernement socialiste à  s'enfoncer ainsi dans des ornières "péanesques" ? On ne peut trouver que deux raisons : protéger l'image dégradée de François Mitterrand et ne pas se mettre l'armée à dos, c'est à dire protéger le pouvoir socialiste actuel. Le culte du saint socialiste et la peur de la matraque militaire si l'on peut dire, que l'on appelle doctement l'honneur de l'armée, mais qui est notre talon d'Achille démocratique. Nos hommes politiques ne sont pas libres face à notre armée. Bref deux honneurs bien mal placés ! C'est complètement irrationnel ou plus exactement la rationalité de ce déni repose sur une perception désespérante d'un calcul politicien particulièrement surané. 

L'honneur de l'armée ne peut reposer que sur un comportement stratégique honorable. L'honneur socialiste ne peut reposer que sur la fidélité à un humanisme réel, qui transcenderait les décisions politiques. Au Rwanda ces honneurs là n'ont pas été suivis depuis 1990... sauf une exception très timide mais réelle : Sarkozy et Kouchner en février 2010.... Deux hommes dont pourtant on peut penser par ailleurs beaucoup de choses en disharmonie avec ce comportement honorable.

06 avril 1994, l’avion du président Habyarimana est abattu par un tir de missiles, déclencheur du génocide

Ne pas subir - Guillaume Ancel 21 juillet 2014

Avertissement : Notre article, en réponse à celui de son blog, a été lu par Guillaume Ancel. Il nous a écrit pour préciser son point de vue. "Sur la question du Mistral [...] je pense qu'on peut l'exclure définitivement parce que les témoignages sont concordants sur "la lumière orangée" du propulseur. Le Mistral ne vole pas à Mach 2.4 en sortant du tube, mais seulement au bout d'1,7 sec où l'accélérateur s'éteint brutalement. Pendant cette accélération, [on voit] une flamme et surtout un panache de fumée considérable puis plus rien (je l'ai testé une trentaine de fois), donc les observateurs d'un mistral tiré de nuit auraient décrit la flamme très puissante de départ, éventuellement la fumée mais pas ce propulseur orangé jusqu'à l'impact voire au delà pour le 1° missile qui semble avoir loupé sa cible."

On tirera aussi profit de cet autre article du blog de Guillaume Ancel :

Rwanda, 20 ans pour sortir du silence ?

Blog de Guillaume Ancel 11 juin 2014

Voici ce que nous avions écrit :

L'article de Guillaume Ancel arrive comme un maillon inespéré pour comprendre certains aspects de l'attentat. Guillaume Ancel est un officier français qui connaît la maniement des missiles français Mistral et leur conception technique. Il est à priori peu probable que cet officier ait pris le risque de nous raconter des bêtises sur certains points techniques essentiels.

L'apport le plus intéressant de cet article lèverait l'incertitude quant à l'usage éventuel de missiles  Mistral. Il exclurait l'usage de ce type de missile qui a, selon lui, la particularité de ne pas être à propulsion constante. C'est à dire, comme il l'explique, qu'il est boosté pendant 2 secondes au départ puis arrive par inertie sur sa cible, ce qui le rendrait plus discret. Tous les témoignages font état d'une combustion de propulsion pendant le trajet du missile jusqu'à l'avion d'Habyarimana : le fameux point rouge ou oranger à la sortie de son embout de propulsion, très visible de nuit, qui marque la trajectoire que les témoins décrivent. Donc les missiles de type SAM ou Stinger resteraient les plus plausibles.

Mais nous sommes bien sûrs ouverts à toutes précisions sur ce sujet, on pourrait par exemple se demander, comme le fait notre ami Morel, quelle fut la durée de la trajectoire ? A mach 2.4 on parcourt 800 mètres à la seconde ... dans le rapport balistique, pour l'une des deux positions de tirs retenues (l'autre est similaire), on calcule que la durée du vol du missile fut de 3,50 secondes (admirez la précision au centième de seconde) et qu'il toucha l'avion à 944 mètres du point de tir probable (page 245). Il est parti de la vitesse 0 et en 3,50 secondes il avait atteint 944 mètres (à titre indicatif la Ferrari la plus rapide au 1000 mètres départ arrêté met presque 20 secondes). L'extinction du point lumineux a pu durer au moins une seconde, mais sans doute un peu plus - une combustion ce n'est pas comme la lumière électrique, soit au moins 3 secondes de visibilité et une demi seconde "d'obscurité" avant l'explosion.

Donc finalement l'objection de Guillaume Ancel ne lève pas vraiment le doute sur l'utilisation éventuelle du Mistral. De plus il confirme la diffusion commerciale internationale du Mistral à cette époque, ce que ne semblaient pas connaître les enquêteurs selon la fiche du Mistral qu'ils ont édité dans leur rapport (page 137), l'ayant exclu à cause de sa commercialisation prétendue ultérieure. "On" a visiblement cherché à les éloigner de l'usage du Mistral pour cet attentat.

L'article confirme d'autre part de façon détaillée l'impossibilité de mise en œuvre artisanale  et improvisée de  ce type de missiles (portée 5000 mètres à tête attirée par la chaleur, Mistral, SAM 16 ou autre, Stinger, etc.) et la quasi certitude que les services de renseignement français ont du être au courant de la préparation de l'attentat que notre exécutif aurait au mieux laissé faire. Il est donc fort probable que Monsieur Védrine et les généraux Quesnot et Lanxade et sans doute le ministre de la Défense, Monsieur Léotard, pour ne parler que d'eux, nous cachent des choses à ce sujet.

Enfin cet officier français conclut à la très forte probabilité que l'attentat ait été commis à l'initiative "[des] membres du Gouvernement intérimaire rwandais", ... " et de leurs sponsors". A part "le financier du génocide" Kabuga, nous ne connaissons qu'un sponsor de ce gouvernement intérimaire : les autorités françaises et notre état-major des armées. Remarquons toutefois que le GIR n'existait pas encore et se constitua les jours suivants, au cours de réunions qui se sont tenues, au moins en partie, à l'ambassade de France... Il porte là un chapeau obtenu par la réalisation de l'attentat.

Il est clair qu'il serait très regrettable que les juges Trévidic et Poux se contentent d'un non lieu logique pour le FPR et ne poursuivent pas leur enquête vers le GIR et "ses sponsors" .... Les familles de l'équipage et des passagers de l'avion souhaitent connaître la vérité et c'est bien normal. Nous aussi pour d'autres raisons. Les auteurs de cet attentat ne peuvent pas rester impunis.

E.C. 24 juillet 2014

NB : on peut remarquer au passage que les autorités rwandaises n'ont posé aucun obstacle aux enquêteurs français pour enquêter sur les lieux du crash, dès lors que la jusitce française a voulu le faire, contrairement aux séparatistes pro-russes récemment en Ukraine. Dans cette affaire les seules "factions" qui aient montré de la résistance aux enquêtes sont la garde présidentielle rwandaise à l'époque et depuis 20 ans les informations tordues distillées par un épicentre français dont la figure emblématique populaire reste Pierre Péan, celle de la presse (Le Monde) Stephen Smith, celle des pro-hutupower et de RDC le camerounais Onana, celle des polarophiles instanés Barril, celle des intellectuels André Guichaoua, celle de la justice Bruguière, et sur une sorte de chaire flottante et surplombante l'amiral dubitatif en pardessus bleu foncé Védrine, secrétaire général de l'Elysée en 1994 et qui apprendrait tout grâce aux médias, son passage à l' Elysée ne lui donnant qu'une aura respectable pour "interpréter" les choses, mais aucune connaissance précise du sujet. Quel théâtre !

La "nouvelle" offensive médiatique d'André Guichaoua sur le Rwanda, n'est que la continuité des précédentes :

Au Rwanda, « les autorités réintègrent l’ethnie dans le discours politique »

Rues d’Afriques 18 juillet 2014

Il faut reconnaître à André Guichaoua qu'il n'est jamais tombé dans l'idée que l'attentat serait la seule cause du génocide. Mais il a toujours soutenu avec détermination l'ordonnance Bruguière qui accusait le FPR, alors même que tout lecteur de ce texte bourré d'incohérences avait compris depuis sa lecture  que cette décision de justice était le résultat d'une manipulation, de même que le livre "témoignage" de Ruzibiza que Guichoua  postfaça complaisamment ! Nos pages d'archive sur l'attentat du 6 avril 1994 en témoigne. Il s'est certes incliné ensuite devant l'enquête des successeurs de Bruguière... il aurait pu montrer plus de sens critique avant. C'est précisément ce manque de sens critique qui est préoccupant chez Guichoua. Un article du journal Le Monde avait d'ailleurs relevé que ses travaux traitaient avec légèreté de l'implication de la France dans le génocide : "Pourtant, sa dénonciation très documentée de la politique d'accueil sélectif de l'ambassade de France compense à peine la faiblesse générale du livre sur le rôle militaire et diplomatique de la France". (Le Monde 18 mars 2010) [...]

>>> Lire la suite de l'article sur Guichaoua

France-Rwanda : les juges bouclent leur enquête sur l'attentat contre Habyarimana

Jeune Afrique 10 juillet 2014

le centre culturel franco-rwandais de Kigali démoli à la pelleteuse

Jeune Afrique 4 juillet 2014

Génocide des Tutsis au Rwanda : François Léotard demande la levée du secret défense

Jeune Afrique 30 juin 2014

Rwanda-France: François Léotard, ministre de la Défense en 1994, parle

RFI 3 juillet 2014

La volonté de déclassifier l’ensemble des archives sur le Rwanda gagne du terrain

Le Monde 1 juillet 2014

A propos de ce "retour" de Léotard sur les affaires de défense de 1993 à 1995

Vu le nombre d'aberrations, de fuites devant les faits, de demi-vérités, de contre-vérités, de cécités de cohérences dites par François Léotard à propos du Rwanda ces derniers jours, notamment dans l'interview de RFI, et le manque logique de sincérité de ses propos, compte tenu du fait que, ministre de la défense à l'époque, il ne pouvait pas ignorer certains faits qu’il présente presque comme si leur déroulement fut étranger à sa fonction (exactement comme le fait Hubert Védrine), on se contentera de souligner d'abord le seul point positif : il demande que les archives soient libérées.

Cela ne lui coûte guère car il "s'est retiré des affaires" et sait très bien que le gouvernement socialiste a beaucoup à perdre en les libérant, que d'autre part ces publications sont soumises à une commission spéciale dont les avis sont très souvent suivis, que probablement les documents les plus accablants ont été détruits. Cela voudrait laisser croire que ses propos sont fondés et authentiques.[...]

>>> Lire la suite de l'article sur Léotard

Pour info un dossier qui tombe bien : Survie Gironde a interpellé Alain Juppé sur le génocide des Tutsi. Voici le dossier : Dossier Alain Juppé



Le livre de Jacques Morel Jacques-Morel-La-France-au-coeur-du-genocide-des-Tutsi
" La France au coeur du génocide des Tutsi"
Présenté le 7 avril 2010
Izuba édition - L'Esprit frappeur
1500 pages... un volume et une qualité d'information exceptionnels
Infos France Rwanda dans les moteurs de recherche
En anglais
Revoir les informations antérieures et nos rubriques d'archives

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