Serge Farnel a bénéficié
du soutien du
Wall
Street Journal dans un article en 2010 et de l'agence
israélienne Metula News Agency qui en veulent farouchement à
France 2 et à la diplomatie française pour une enquête
ancienne qui met en cause Israël dans la mort d'un enfant
palestinien (Cf Livre de Jacques Morel "la France au coeur
du génocide des Tutsi" page 836). Selon lui et ses
témoins, des militaires français auraient tiré sur les Tutsi
de Bisesero le 13 mai 1994 dans une attaque des Forces
Armées Rwandaises qui a effectivement fait des dizaines de
milliers de morts. Tous les articles de Serge Farnel ont été
supprimés du site de la Mena.
Nous pataugeons dans cette affaire car la probabilité d'une
présence de soldats français ne peut être exclue
catégoriquement. Ce que décrivent ces témoignages ressemble
au comportement de l'opération Noroît contre le FPR pendant
la période 1990-1993 au Rwanda, tel que c'est rapporté entre
autre par les députés français dans leur rapport de 1998 et
dans notre rapport de 2005. Des coopérants militaires
français étaient au Rwanda pendant le génocide, même si «
officiellement » ils auraient tous quitté le Rwanda
avec l’opération Amaryllis. Donc leur présence à Bisesero le
13 mai 1994 est plausible. Les stratèges français pouvaient
très bien considérer cette poche de Tutsi rescapés et
réfugiés dans les montagnes comme un obstacle à la
constitution d'un Hutuland à l'Ouest du Rwanda.... cela
rappelle la stratégie française au Cameroun quelques
décénies plus tôt et ce fameux "cailloux dans la chaussure"
du Colonel Lamberton qui aurait justifié le massacre des
Bamileke et Bassa.
Mais dans sa passion Bruno Boudiguet n'hésite pas à accuser,
en avril 2013 dans la revue Golias, le rescapé rwandais Eric
Nzabihimana de tromper Jacques Morel, à propos d'une
traduction d'un témoignage. Nous avons interrogé Eric
Nzabihimana à ce sujet lors de son passage récent en
France, et à notre avis sa bonne foi ne peut être mise en
cause et encore moins d'une façon aussi légère et vacharde.
Eric Nzabihimana est un des principaux témoins qui
mettent en cause la France pendant l'opération Turquoise. Il
est aussi un des plaignants rwandais contre l'armée
française. Il faut vraiment être "tordu" par la volonté
d'avoir raison pour l'accuser implicitement de complicité
avec la France et explicitement de chercher à tromper l'un
des Français les plus notoirement impliqués dans la mise en
cause de la France au Rwanda. C'est inacceptable, tout
aussi inacceptable que le lourd systématisme que Michel
Sitbon manie avec dextérité pour remettre en cause la
sincérité du gendarme du GIGN Thierry Prungnaud dans la
dernière livraison de la Nuit rwandaise...
Michel Sitbon attribue implicitement à l'armée française une
cohésion sans faille, une maîtrise totale des événements et
de la guerre psychologique, des soldats robotisés et sans
capacité de se poser des questions, ni d'avoir une
conscience. Or tout montre que l'état-major français a été
finalement mis en échec au Rwanda, que de nombreux soldats
sont revenus "par l'HP", signe de conflits et de blessures
intérieurs, comme nous l'a dit l'un de ceux qui se
félicitait d'avoir refusé d'y aller. Surtout, toutes les
informations que nous avons obtenues... l'ont été au grand
dam de leurs chefs qui espéraient certainement garder
secrets les nombreux aspects déshonorant de leur stratégie
et dépensent une énergie folle à essayer de repeindre le
tableau. Bref ce tableau de l'armée française est loin de
correspondre au culbuto sémantique que Sitbon utilise pour
accuser automatiquement Thierry Prungnaud de manipuler
l'opinion grâce aux bons soins d'une journaliste, Laure de
Vulpian, qui ne manque pourtant pas de professionnalisme.
Cela ne tient pas debout. Il fait du noir en mélangeant les
couleurs !
Emmanuel Cattier, 21 juin 2013
Droit
de réponse demandé par Serge Farnel
:
Monsieur,
Vous
parlez d’une enquête « très controversée ». Or cette
enquête n’est « critiquée » que par une poignée de
personnes à qui des arguments ont pourtant été donnés
maintes fois par écrit en réponse, preuve à l’appui.
Or force est de constater que nombre de ces critiques
sont reprises mot pour mot, comme si aucune réponse
n’y avait été apportée. En aucun cas peut-il donc
s’agir ici d’une « controverse » en ce que nous ne
sommes pas face à une discussion argumentée, mais face
à une tentative consistant à salir coûte que coûte une
enquête, que ce soit par le biais de la rumeur, de la
calomnie, de l’attaque ad hominem, du mensonge, de
l’insulte, de la malhonnêteté intellectuelle. Il va de
soi que chacune de ces accusations est appuyée d’au
moins une preuve écrite. Vous écrivez par ailleurs que
« des ambiguïtés, des confusions de dates et des
contradictions ont été relevées dans leur enquête et
surtout une méthode très directive ». Merci, afin
d’éviter des rumeurs supplémentaires, de préciser qui
écrit quoi. Ainsi pourrons-nous guider vos lecteurs
vers la réponse que nous avons déjà probablement
apportée à cette critique, que ce soit au sein du
livre en ligne (http://www.rwanda13mai1994.net/Le-livre-en-ligne-en-integralite) ou de son site web (http://www.rwanda13mai1994.net/QUESTIONS-REPONSES) Si tel n’est pas le cas, nous y
répondrons. Vous écrivez : « une petite partie affirme
que des soldats français ont tiré sur les Tutsi. »
Merci de préciser combien de témoins le disent selon
vous, ce afin que nous contrôlions que vous êtes bien
à jour. Vous écrivez que vous « patauge(z) dans cette
affaire ». Permettez-moi de vous suggérer d’y
travailler plus sérieusement. Je rappelle enfin que
l’ancien président de la commission d’enquête
citoyenne dont vous êtes le webmestre du site web a
préfacé le livre sur le 13 mai.
Cordialement
Serge Farnel