RDC-Rwanda Le rapport Mapping
Le journal Le Monde et le Rwanda à propos de la théorie du double génocide - du pré-rapport au rapport de l'ONU sur les événements de 1993 à 2003 au Zaïre/RDC Le mouvement M23
Bruno Boudiguet, éditeur du livre de Serge Farnel Rwanda, 13 mai 1994. Un massacre français ?, nous livre ici un témoignage qui recoupe l'enquête de Serge Farnel sur la
présence de "blancs" lors de l'attaque massive des rescapés Tutsi les 13-14 mai 1994 à Bisesero pendant le génocide des Tutsi au Rwanda.
Bisesero, semble apporter des informations qui, à chaque fois, nous donnent l'impression de dépasser le pensable alors qu'on croit avoir déjà touché au pire. Ainsi l'excellent livre Silence
Turquoise, témoignage et enquête de Thierry Prungnaud et Laure de Vulpian, parle surtout des événements arrivés pendant l'opération Turquoise et dont Thierry Prungnaud fut l'un des
acteurs militaires. Devant l'évidence des faits, ce militaire exemplaire alla jusqu'à contrecarrer sur le terrain la stratégie si erronée de l'Etat-major français qu'on comprend
sérieusement qu'elle était probablement délibérément "erronée"... ou alors le ministère de la défense français fut une bande de nullards gobant bouches tendues les informations en
provenances des forces armées rwandaises et de son gouvernement intérimaire. Mais Bisesero existait avant l'opération Turquoise, ce dont parlent l'auteur de Rwanda, 13 mai 1994, un
massacre français ? et celui de cet article. Et ceci explique sans doute cela... Face à ces enquêtes, l'armée française n'oppose depuis 18 ans que des silences, des reconstructions
trompeuses de circuits d'informations militaires et civils et divers mensonges et lapsus. Il va quand même falloir que les successeurs de l'état-major de notre armée républicaine et du
chef suprême des armées nous montrent qu'il leur reste un minimum de sens des responsabilités au lieu de se blottir dans une complicité politico-militaire à caractère mafieux. Vont-ils
continuer pour toute réponse à se complaire dans des exaltations de sentiments militaires bafoués et des tirades illusionnistes sur leurs qualités politiques inégalées ? E.C
La page html de RFI est intitulée "-rwanda-opposante-victoire-ingabire-risque-peine-mort". Le contenu de cette page semble glissant car les articles s'y succèdent avec des titres divers.
On veut croire qu'il s'agit d'une erreur et non d'une propagande de plus... car le Rwanda a abolit la peine de mort. En tous cas le résultat dans Google est frappant :
Un son de cloche sur cet événement nettement plus cohérent qu'il y a quelques années dans la presse française, sans faits tabous, mais avec encore quelques erreurs factuelles.
Les deux principales et une remarque :
Les négociations d'Arusha en Tanzanie ne commencent pas en janvier 1993, comme le prétend Mr X, mais au cours du premier semestre de 1992. Cinq protocoles constituent ces accords. Le
premier date de juillet 1992. Il imposait, dans une de ses clauses, le départ de "toutes les troupes étrangères". La France a violé cette clause de l'accord d'août 1992 à décembre
1993. Il imposait aussi un embargo complet sur les armes, déjà imposé dans un accord de cessez-le-feu de mars 1991. La France a violé ces clauses des accords de mars 1991 à juillet 1994,
et donc y compris pendant le génocide et pendant qu'elle menait au nom de l'ONU l'opération Turquoise, et alors qu'elle prétend avoir soutenu le processus de paix d'Arusha. Voir notre étude à ce sujet.
Selon Mr X, à Masaka était installé un détachement du FPR en 1994 !
Il n'y a vraiment qu'en France qu'on persiste à répéter cette information sans fondement. La colline de Masaka est séparée par une zone marécageuse de quelques centaine de mètres de la
colline de Kanombe où se trouve l'aéroport, le camp militaire gouvernemental et la résidence présidentielle de l'époque. Au moment de l'attentat, elle faisait partie des zones
contrôlées par le gouvernement rwandais, sans contestation possible. Selon certains témoignages, la Garde présidentielle rwandaise a massacré à Masaka plusieurs milliers de Rwandais,
Hutu et Tutsi, dans les heures qui suivirent l'attentat. Cela fait d'ailleurs parties sans nul doute des éléments du crime. Depuis Masaka on voit ce qui se passe sur le flanc de la
colline de Kanombe, d'où auraient été tirés les missiles sur l'avion présidentiel, selon les experts du juge Trévidic comme de ceux de l'armée britannique mandatés par le gouvernement
rwandais. Voir notre dossier attentat.
La remarque : selon Mr X, avant l'attentat on pouvait craindre des massacres de Hutu par les Tutsi. C'est précisément le ressort qui fut utilisé pour établir la propagande génocidaire
et un des arguments pour justifier la présence française. Pourtant, comme le rapporte Mr X, la France ne faisait rien contre les massacres précurseurs bien réels contre les Tutsi.
S'il y eut, pendant et après le génocide, des massacres de Hutu par des militaires du FPR qui ont appliqué une justice sommaire en 1994 contre des génocidaires et parfois leur
entourage, ils n'ont jamais pris l'ampleur de massacres d'envergure... Le plus grand de ces massacres eut lieu en 1995 à Kibeho contre une implantation de génocidaires qui refusait de
rendre les armes. 5000 morts selon l'opposition rwandaise. Il est comparable en nombre à celui de Masaka contre les probables potentiels témoins du tir des missiles. Mais ceux qui
entretiennent l'idée d'un "double génocide" continuent d'agiter cette idée pour justifier l'aveuglement français. Cet argument s'est déplacé, avec un peu plus de pertinence, mais avec
des exagérations exponentielles, sur la campagne militaire menée par Kagame au Zaïre en 1996-1997. Voir notre étude à
ce sujet. N'oubliez pas que si le Rwanda use de toute son influence à l'ONU, la France y est encore beaucoup plus influente en tant que membre permanent du Conseil de sécurité
disposant d'un droit de veto.
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