Kagame - 13 mai 1994 un massacre français ? - Le parquet de Paris favorable à l'extradition d'un Rwandais - France Inter - Callixte Nzabonimana condamné pour entente en vue de
commettre le génocide
Le journal Le Monde et le Rwanda à propos de la
théorie du double génocide - du pré-rapport au rapport de l'ONU sur les événements de 1993 à 2003 au Zaïre/RDC
Qu'est-ce qu'un Rwandais dans l'Est du Congo ? De toute évidence quelqu'un qui parle Kinyarwanda. Des Rwandophones dans l'est du Congo on en trouve bien avant la colonisation. Le roi
Léopold de Belgique avait annexé au Congo la partie actuellement frontalière du Rwanda de cette région anciennement rwandaise ... Donc qu'elle est la précision des informations de l'ONU
qui affirment que ce serait des Rwandais, et non des Rwandophones, qui soutiendraient le mouvement rebelle "M23" (mouvement du 23 mars en rappel de l'accord du 23 mars 2009 qui n'aurait
pas été respecté pâr l'état congolais selon le M23). Il est intéressant de constater que ces accusations contre le Rwanda au Congo recommencent sous une nouvelle forme... après l'affaire
médiatique récente des missiles Mistrals équipant les FAR en 1994. Ce n'est peut être qu'un hasard et les enquêteurs de l'ONU semblent "avoir des billes" contre le Rwanda.
Les différents habituels depuis le génocide entre la RDC et le Rwanda resurgissent une fois de plus à travers cet épisode à propos des FDLR, issues des forces génocidaires et pivot des
positions respectives.
Une émission qui reprend des éléments d'interviews réalisés par Laure de Vulpian et déjà diffusés sur France Inter le 27 mai dernier, complétée par un débat avec l'historien Stéphane Audoin-Rouzeau.
Sous ce titre abracadabrantesque, "l'honneur du capitaine", L'Express semble être le seul à être au courant du contenu de l'audience du Capitaine Barril par les services du juge
Trévidic. Cet article laisse apparaître que le capitaine Barril serait victime d'une cabale... Nous soulignons que cette "cabale" fut allumée par le capitaine lui-même sur son site
internet, dont nous nous souvenons bien qu'il y affirmait au début des années 2000 que le 6 avril 1994 il se trouvait "quelque part sur une colline perdue au centre de l'Afrique". Il l'a
d'ailleurs affirmé sur d'autres supports de communication. De plus il ne cesse de revendiquer un rôle dans l'enquête sur cet attentat et pour justifier sa présence au Rwanda à l'époque du
génocide.
Corrélativement il ne cesse de brouiller les pistes dans l'enquête depuis le 6 avril 1994. C'est de toute évidence un rôle qu'il joue avec une constance toute professionnelle. Donc cet
homme de "services secrets" n'aurait qu'un seul passeport qui prouverait qu'il était à New York entre le 31 mars et le 13 avril 1994. Quelle aubaine pour tordre ses auto-suggestions de
suspicion ! Je vois encore Paul Quilès, accessoirement ancien ministre de la défense et ancien ministre de l'intérieur et donc ancien patron des divers "services français", que nous avions
interpellé avec un ami, nous dire droit dans les yeux à Strasbourg à l'automne 1998 à l'issue des commémorations du cinquantenaire de la déclaration des Droits de l'homme : "Vous savez
bien que Barril est un clown". Comme c'est un gendarme d'élite, profession peu intéressée à recruter des clowns, la véritable question à se poser est donc : qui lui demande de faire le
"clown" ? et, subsidiairement, pourquoi accepte-il de faire le "clown" ? La perquisition effectuée chez lui pendant son audition a-t-elle permis de fixer quelques points de repères fiables
? E.C.
Libération révèle dans son édition du 1 juin un dossier selon lequel des informations enterrées à l'ONU montrent que les Forces armées rwandaises disposaient de missiles Mistral avant
l'attentat du 6 avril 1994. Cette liste d'armes vient d'être déposée sur le bureau du juge Trévidic. C'est le véritable fait nouveau car cette liste était déjà connue et reprise notamment
dans le rapport d'Alison des Forges "Aucun témoin ne doit survivre".
Ce commentaire envoyé le 4 juin 2012 n'a pas été publié par Marianne sous un article de Pierre Péan :
Pour une fois je suis d'accord avec Péan. Le plus bel exemple d'enquête hémiplégique est précisément la sienne, complice de celle de Bruguière, avec toutes les magouilles qui sont
apparues au grand jour. Cette enquête on peut l'appeler manifeste franco-Hutu-Power de défense des autorités françaises et génocidaires. Cette enquête évacue en effet en quelques
lignes toutes les pistes étudiées sur 30 pages par les députés français en 1998 dans leur rapport. Pierre Péan n’hésite pas dans son livre à prétendre qu’ils n’ont pas étudié
l’attentat... pour se concentrer sur la seule piste du FPR. Hémiplégique.
Bruguière a par exemple pris comme traducteur une personne soupçonnée de participation au génocide et exclue de Suisse pour cette raison. Tous ses témoins ont contesté leur
instrumentalisation dans cette enquête. Il n’est pas allé enquêter sur place… etc., etc., etc..
L'intérêt de la démarche des juges actuels, qui au départ étaient acquis à la thèse de leur patron Bruguière, est qu'ils ont tout repris à zéro et vont devoir étudier toutes les
pistes y compris celle de français qui auraient pu participer à l'attentat.
Donc cette enquête qui devient "confuse" pour ceux qui voudraient s'en tenir à la partialité simplificatrice et hémiplégique Smith-Péan-Bruguière devient en fait un vrai travail
juridique qui a tant fait défaut jusqu'ici... à commencer par l'exigence d'aller constater les faits sur place. Ce que Pierre Péan n'a jamais fait… lui le chantre du journalisme
d'investigation ! On ne peut pas servir deux maitres : le journalisme et la raison d'Etat. Il faut choisir. Péan a choisi celui de sa thèse universitaire : la raison d’Etat. C’est
son fond de commerce. Toutes ses accusations sont en miroir de lui-même