Le journal Le Monde et le Rwanda à propos de la théorie du double génocide - du pré-rapport au rapport de l'ONU sur les événements
de 1993 à 2003 au Zaïre/RDC
Interview du médecin Sosthène Munyemana par la Dépêche
Voilà le résultat de la lenteur de la justice française : cet interview impensable du Docteur Sosthène Munyemana*, qui n'a pas pour but
d'informer les habitants du sud ouest français, mais de défendre ce "présumé génocidaire" face à des échéances judiciaires. Et quoi de plus
"évident" que de développer la campagne initiée depuis 20 ans sur le "pouvoir dictatorial" de Kagame. Tous les négationnistes du génocide au
Rwanda, français et rwandais, se justifient de leurs soutiens ou de leurs complicités ou de leurs participations directes au génocide par la
campagne contre le "dictateur Kagame" que l'on essaye de dépeindre comme plus horrible que les génocidaires. C'est là qu'on voit que les
communicants sont beaucoup plus puissants du côté des présumés génocidaires et de leurs alliés français que du côté du FPR : arriver à faire
passer que le génocide fut moins pire que la situation actuelle du Rwanda.
L'expression la plus manifeste de cette attitude est celle d'Alain Juppé. En plein génocide il n'a pas hésité a reçevoir un des ministres du
gouvernement génocidaire, mais aujourd'hui il juge Kagame "infréquentable".
Il ne s'agit pas pour nous de défendre l'indéfendable, mais de remettre les choses à leur juste place. Le régime du FPR a ses excès, comme la
cinquième république française, de droite comme de gauche, a les siens avec beaucoup plus de crimes sur la conscience depuis sa création que
ceux du FPR en 20 ans. Dans cette campagne contre Kagame, il y a un gonflement exorbitant des chiffres en RDC, en multiple de 10*, et au
contraire une sous-évaluation des crimes français en Afrique et en France. C'est d'autant plus choquant de la part du régime français qu'il se
pose en donneur de leçon des droits de l'homme. Le discours sur la Françafrique de François-Xavier Verschave l'annonçait depuis 20 ans,
l'actualité vient le renforcer, et nous soulignons qu'il est toujours plus facile d'admettre des corruptions financières que des crimes de sang
dans ces affaires. C'est le règne de l'impunité en France.
Le régime du FPR s'occupe de développer le Rwanda, au lieu de ne s'occuper que d'enrichir un petit clan comme les habituels visiteurs africains
de l'Elysée, dictateurs avec le soutien de l'Elysée et organisés en fournisseurs de caisses noires en France. Kagame est moins pire que ceux-là
et nos hypocrites et criminels dirigeants, n'en déplaise au narcissisme français. "Enlève d'abord la poutre qui est dans ton oeil..."
N'oubliez surtout pas que d'authentiques génocidaires, si l'on en croit les témoins et le faisceau de faits convergents, ont pu être acquittés
par la justice internationale, et même parfois rwandaise, faute de preuves suffisantes selon les juges.
E.C. lire ci-dessous l'interview par un journaliste et un journal partisan :
Des députés, des militaires des politiques français voudraient forcer le Rwanda à réécrire l'histoire, selon la version française ! Ces gens
ne doutent de rien et en premier lieu pas d'eux-même ... Cela s'apparente à une marche forcée vers le mensonge.
Afrikarabia/Courrier international 7 septembre 2011
"- AFRIKARABIA : – Qui est Paul Kagame ?
- Jean-François DUPAQUIER : On évoque souvent « l’intransigeance de Kagame ». Il n’est pas un démocrate. Combien
de chefs d’Etat le sont en Afrique ? Ce n’est pas non plus un séducteur. Il préfère agir par la force et par le mystère qu’il cultive.
Son autoritarisme, sa part d’ombre, fascinent l’opinion. En 1994, par un tour de force il a conduit à la victoire l’armée rebelle et ainsi mis
fin au génocide. Le journaliste américain Philippe Gourevitch l’appelle « un autoritaire sans complexes ». L'écrivain sénégalais Boubacar Diop
dit : « Il a du caractère, et son leadership a été décisif après le génocide. Si certains le haïssent de manière aussi irrationnelle, c'est
parce qu'ils attendent d'un chef d'Etat africain qu'il soit jouisseur, corrompu et surtout docile. Kagame ne correspond en rien à cette image.
»
Ce qui frappe aujourd’hui, c’est l’intransigeance de Paul Kagame sur la nécessité du développement. Tout le
reste y est subordonné et la pression sur la population, énorme. Chacun doit « mouiller sa chemise » pour moderniser le Rwanda, à commencer
par le président lui-même, un véritable « malade du travail »."
Hureaux sur Kagame ! Comment un prétendu intellectuel peut-il être aussi emporté et irrationnel qu'Hureaux voyant venir Kagame ? Cet
archi diplômé français, énarque et normalien, reflète bien l'errance de l'élite française telle que le sociologue Michel Crozier l'a
dépeinte dans "La crise de l'intelligence" (La Crise de l'intelligence, Paris, Interéditions, 1995). Ce type n'a certainement
jamais mis les pieds au Rwanda, comme son copain Pierre Péan. Il y a vraiment quelque chose qui ne tourne pas rond dans le royaume de
France. On dirait qu'il porte à l'extrême le pire des cultures catholiques et laïques traditionnelles françaises : la subjectivité, la
rigidité, le mépris et l'arrogance. On comprend pourquoi, pressentant probablement déjà cette ambiance, Descartes avait préféré passer la
plus grande partie de sa vie à l'étranger et cristallisé sur lui en retour une image trop belle et très fausse de notre intelligentsia
française. Le cartésianisme n'est pas français. Que faire « pour bien conduire sa raison et chercher la
vérité dans les sciences »* avec une pareille élite ? E.C.
Pierre Péan* remonte au créneau pour lâcher sa haine manifeste contre la justice nécessaire pour juger ses protégés, hutu power
notoires, en sécurité sur le sol français depuis dix-sept ans. Il accuse les couples Gauthier et Dupaquier de se substituer à la justice,
qui selon lui ferait son travail. Or la France a été condamnée, par la Cour européenne des droits de l'homme, pour la lenteur de sa
justice dans l'affaire de l'un de ses protégés, le fabuleux "Père Wenceslas Munyeshyaka". Depuis plus de dix ans Munyeshyaka n'est
toujours pas jugé, alors qu'il est accusé de multiples viols de femmes Tutsi et d'avoir livré des Tutsi aux milices ! Nos pages
ci-contre parle de certains des protégés de Péan. Ca leur pourrit la vie, comme d'autres mises en examens théâtrales récentes ont pourrit
la vie de ceux qu'elles visaient... La justice pourrit toujours la vie de ceux qui sont mis en examen. Peut-elle faire autrement ?
De plus, les accusations contre ces présumés génocidaires ne viennent pas uniquement du pouvoir rwandais, mais surtout de nombreux témoins
que le pouvoir rwandais, comme les ONG et des journalistes, ont entendus. Si ceux qui ont reconnu les témoignages n'agissaient pas, qui le
ferait quand l’exécutif et la justice français sont défaillants ? Reconnaissons que depuis 2007 beaucoup de ces personnes, présumées
génocidaires notoires, ont été enfin mises en examen. Mais on en découvre encore et ça s'arrête là. Les enquêteurs n'ont pas les moyens
qu'il faudrait pour continuer. Ils travaillent au compte goutte. On agite le mirage de la création d'un pôle judiciaire du génocide, comme
Kadhafi fait encore des discours dans le désert.
Pour le reste des amertumes de Péan, décalquées sur celles des militaires et des services à l'oeuvre dans les années 1990, les deux
guerres du Congo leur donnent, en tordant les faits, des prétextes pour laisser penser qu'il y aurait eu un "contre-génocide".
Cette discussion n'est toujours pas tranchée car les faits ne confirment pas la polémique auto-protectrice lancée par les autorités
françaises en 1994 et relayée, sur un fond taciturne et obsessionnel, par Pierre Péan, le hutu power retranché et les militaires français
et quelques autres comme Debré, Marianne, Myard et autres appariteurs perpétuels. N'oublions surtout pas la discrète et efficace
diplomatie française, en particulier à l'ONU. Tout ce beau monde prétend, la main sur le coeur, "défendre l'honneur de la France" et la
"démocratie au Rwanda"...une démocratie si belle et si exemplaire, avant l'arrivée du FPR en 1994, qu'elle ne donna comme seules voix aux
Rwandais encartés Tutsi que la voie de la mort.
Quelle ineptie criminelle que cette démocratie de "l'ethnie" majoritaire ! Au moins sur ce plan le FPR a fait faire quelques sérieux
progrès au Rwanda. Notamment les références ethnistes, coloniales et infondées, constamment invoquées par Péan, sont bannies par la
constitution. Ce n'est pas encore complètement une démocratie au sens occidental du terme... mais, sur certains plans, le régime Rwandais
est en avance sur les régimes occidentaux puisque 56% des députés sont des femmes. Quant à notre exemplarité sur la séparation des
pouvoirs, disons que le juge Trévidic semble avoir fait faire quelques progrès à la démocratie française, après les errements
institutionnels du juge Bruguière aux bottes de l'exécutif, notamment dans les dossiers de Karachi et de Kigali. La justice rwandaise est
parfois plus avancée que la France sur la séparation des pouvoirs... quand elle prononce des acquittements malgré les accusations de
l'exécutif.
Le vrai problème du Rwanda reste la liberté de la presse. Le Rwanda est dirigé comme une grande entreprise occidentale. C'est apparemment
efficace au plan économique, mais on y est pas plus libre de dire ce que l'on pense. Il est vrai aussi que parfois la presse exprime les
rêves du courant néo-génocidaire, et son idéologie, au nom de la démocratie et de la liberté de la presse, et RSF leur emboîte le pas
benoîtement sans savoir lire le Kinyarwanda.
Il nous semble que nous défendons mieux l'honneur de la France que Pierre Péan qui patauge dans des mensonges hallucinants qui n'ont
d'autres buts que de cacher aux Français ce que les autorités françaises des années 90 ont fait au Rwanda, dans le plus grand mépris de la
démocratie française.
Fabien Nsabimana, paroles d'Officiers de Turquoise contre les plaintes rwandaises et la venue du président du Rwanda, préparation de la
visite de Kagame à Paris, « Je vais vous tuer comme au Rwanda » (ancien militaire français au Rwanda), Maryline Herman, Gérard Longuet et
l'impunité, relations du voyage des rwandaises portant plainte à Paris, Bruguière déjugé par Trévidic